Entrevue dorée avec Matt Holubowski

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Lors de la première journée d’Osheaga, les efforts de l’Ogen ont été récompensés. Non seulement parce qu’il jouait sur la scène de la Montagne en début d’après-midi mais surtout parce qu’il recevait un disque d’or pour l’album Solitudes. 40 000 copies vendues plus tard, Matt Holubowski, ses musiciens et la bande d’Audiogram peuvent célébrer. Suite à la remise, nous avons eu une discussion des plus décontractées. En remerciant Léandre Guimond qui s’est improvisé photographe, voici le résumé presque mot pour mot de notre rencontre au parc Jean-Drapeau le 3 août dernier.

Tout d’abord, félicitations pour le disque d’or! Est-ce que tu penses le garder au dessus de ton foyer ou le vendre au pawnshop

J’étais au marché aux puces St-Michel récemment, je me disais qu’un disque d’or valait cher. Non sérieusement dans ma toilette peut-être, c’est drôle parce qu’on vient de déménager et on est dans le processus de décorer.

Ton automne va ressembler à quoi? Nouveau matériel? Temps en studio? Tournée?

J’ai une petite tournée aux États-Unis, une autre tournée en France et puis le reste du temps, c’est dur à dire. Mes plans ont changé quelques fois mais pour l’instant je pense que ça va être un backpack trip en Europe. En fait, hier je ne dormais pas et j’ai commencé à pointiller les endroits où je voudrais aller. Au départ, je voulais m’installer en Pologne pendant deux mois et enregistrer mais j’ai réalisé qu’avec les tournées tout ça est coupé en morceaux donc tant qu’à avoir seulement quelques semaines, je vais essayer de me trouver un plan B. L’idée c’est de partir de la France après la tournée en octobre et d’aller vers l’est. Question de finir à Saint-Pétersbourg et Moscou. Est-ce que je vais voyager avec ma guit? I don’t know yet.

Parlant d’Europe, au printemps dernier tu as fait une tournée avec Ben Folds en Angleterre notamment, Comment c’était? Tes coups de coeur?

C’était débile! L’Angleterre a été le plus gros territoire qu’on a touché avec l’Irlande et l’Écosse. Mes coups de coeur je te dirais Londres qui est, selon moi, une des plus belles villes au monde. Sinon, pendant la tournée j’ai pris 5-6 jours pour retourner à Amsterdam que j’avais adoré il y a 6 ans. C’était aussi mon deuxième passage à Hambourg en Allemagne que j’ai bien aimé. Bruxelles, Bruxelles man! J’ai été à Paris plusieurs fois dans ma vie et c’est pas que je l’aime moins, mais Bruxelles est un peu comme une version plus relaxe et conviviale. Pour revenir à l’Angleterre, Bath et Norwich sont aussi deux villes que j’ai bien appréciées. À Norwich justement, je me souviens qu’avec la gang de Ben Folds on a fêté fort. C’est des beaux souvenirs.


Plus tôt, un journaliste a demandé si l’entrevue allait se faire en anglais ou en français et tu as répondu que ton soul est en anglais. Malgré tout, est-ce que tu penses réaliser un album en français prochainement?

Pas prochainement, dans les prochaines années je ne sais pas mais au cours de ma vie, c’est 100% certain. Est-ce que je vais écrire tout cet album-là, ça reste à voir. Il y a des paroliers et des poètes au Québec que je respecte énormément avec qui j’aimerais collaborer. J’ai déjà parler avec certains d’entre eux de la possibilité d’un album en français. Mon objectif a toujours été de faire la musique qui me fait bouger et la musique francophone est une nouvelle chose dans ma vie. J’ai besoin de développer mon goût pour cette langue-là. Les gens mettent beaucoup de pression «Pourquoi tu chantes pas en français?» et c’est cool, je respecte ça. Sur le prochain album, tu vois, il n’y aura pas de chanson en français. Sur les deux premiers je me suis «forcé» à offrir un produit viable dans les deux mondes mais là, pour mon plaisir personnel et parce que je suis plus fort en anglais, j’ai besoin de faire un projet strictement en anglais.

J’anticipe les questions «Sur le premier tu avais une chanson en français, sur le deuxième aussi, pourquoi il n’y en a pas sur le dernier?» J’imagine que, parce que la personne posant la question est francophone ou que le média est francophone, moi par défaut je peux tout simplement répondre que je suis anglophone. Cela ne veut pas dire que parce que je chante en anglais, je n’ai pas d’affinités avec le français. Présentement, on se parle en français, c’est une langue que je respecte, que j’admire et que j’essaie d’améliorer à tous les jours.

Dans mon band, je ne joue pas de glockenspiel, je ne joue pas de violoncelle, je joue seulement avec des instruments que je suis bon. En anglais j’ai de la facilité mais en français il y a encore du travail à faire. En gros, in my liftetime, un projet quelconque en français, ça va arriver.

À suivre!

C’est l’heure de la question non pas qui tue, mais qui ressuscite. Si tu avais un musicien/groupe à faire revivre pour un soir seulement, tu prendrais qui?

Un artiste qui est mort?

Oui ou en fin de vie, qui a mis un terme à sa carrière. Un modèle pour toi, une inspiration.

Leonard Cohen. David Bowie. Musicalement, Bowie et en terme de paroles, Cohen. Ce que j’ai vraiment adoré de Bowie c’est l’audace de la réinvention, de la résurrection justement. D’arriver avec quelque chose comme «T’aimais cette époque-là en musique?» Well, fuck you je fais complètement différent et si tu n’aimes pas, go fuck yourself. J’aime cette audace, il n’y a pas beaucoup d’artistes qui l’ont justement. Je ne sais pas encore où j’en suis dans la création du prochain album, mais j’espère avoir cette audace-là

Après la remise, tu as dit souhaiter que ton album soit intemporel, qu’il transcende les années.

Selon moi, l’intemporalité est la chose la plus importante en musique. La musique parle pour elle-même. C’est vraiment geek dans les instruments que tu utilises. Le banjo? c’est pas intemporel. Ça durait une époque, sorry Mumford & Sons mais c’est fini. Il y a certains instruments, certains sons qui restent intemporels. C’est là ou j’en suis dans ma recherche pour la prochaine année. Par exemple, j’ai utilisé le ukulélé sur une chanson de mon album, on ne le fait plus. Je trouve que c’est tannant le ukulélé, comme le banjo. Pour plusieurs, le banjo est encore vraiment populaire dans le monde du folk mais moi, je veux faire autre chose. C’est une question de goût, peut-être que pour le prochain album, des gens vont dire «Wow c’est débile» et d’autres «C’est bizzare, j’aimais mieux le premier». Hé bien tant pis!

L’important c’est de faire ce ce que tu aimes!

Voilà, that’s it.

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