MaMA Festival et Convention – Paris (FR), 17 au 19 octobre 2018

PAR

Jour 1

14 h 25 sur Paris

À l’heure de votre éveil matinal, j’arrive aux abords du quartier Montmartre et de la disparate Tête d’or. Au MaMA, la majorité des activités sont concentrées autour du QG, l’Élysée Montmarte près de la basilique Sacré-Coeur. Les salles de spectacles renommées comme la Boule noire, la Pigalle ou le Moulin Rouge sont notamment exploitées. Comme son nom l’indique, le MaMA se divise en deux volets. En journée, les nombreuses conférences et discussions font place aux showcases réservés aux professionnels du milieu. Malgré l’ambiance d’affaires planant sur le trianon et l’Élysée, les apéros showcases sont plutôt décontractés. En compagnie des copains de la Péniche de Châlon sur Saône, on se dirige vers les premiers spectacles du FGO-Barbara.

Les Chouchoux – Showcase FGO-Barbara

Bières, chouquettes, gougères et pinard à volonté attendent les convives. Décidément, Les Chouchoux savent comment recevoir! Première en liste, la Parisienne Elias Dris et sa folk acoustique lumineuse raconte son été à travers sa musique.

Un été sans fin, un peu comme le mien. Drôlement lié, Endless Summer est un hymne final plutôt personnel et assez entraînant. Une formule trio qui gagnerait avec l’ajout de percussions, on lance l’idée!

JOKO

Tout aussi captivant, le duo strasbourgeois composé d’Iris Di Napoli et Arthur Vonfelt navigue dans d’eaux troubles électro-pop. La connexion qu’établit Iris avec son audience semi-attentive sur Fools est impressionnante, surtout en fin d’après-midi. Un refrain des plus accrocheurs, additionné d’une simple mélodie synthétisée, obtiennent un public charmé.

Je vous avertis, la suite de la soirée est un exemple de chauvinisme à l’état pur. J’aurais pu et peut-être que j’aurais dû découvrir des artistes internationaux ce soir-là. Bref, je ne l’ai pas fait et j’ai prêché pour ma paroisse. Sans planification concise, je savais éperdument que ce n’était que partie remise pour les jours suivants. Donc, je me rends au Folies Pigalle, un vieux théâtre crade où la bière cheap coûte 8 €. En plus de la luminosité rougeâtre digne d’un labo photo, la soirée hip-hop commence avec près de deux heures de retard. Heureusement que notre cortège de rappeurs québécois est tout feu tout flamme.

Obia le Chef

Le chef profite de sa tournée en francophonie avec Alaclair pour faire une escale à Paris. Obia offre aux Parisiens un set parsemé de « Souflettes » et de « Paranoïa ». Parmi ces derniers morceaux, Queuleuleu et Tous les jours sont les plus acclamés du public. On ne peut pas non plus oublier Pinel, qui est sans l’ombre d’un doute le plus imposant vers d’oreille de la discographie du Montréalais d’origine Haïtienne. « Il est connu au Québec? », me demande un adolescent visiblement étonné que je rappe les paroles de A à Z sur Pinel. « Un peu, mais plutôt en raison de ses rap battles. » Quelques instants plus tard, Obia fait justement référence à son battle au Rap Contenders, référence française en la matière. À ce moment, quelques spectateurs se remémorent ce moment où Obia lança à Blackapart : « T’aimes pas mes veuches?… crâne d’oeuf. Tu sais qui aime mes veuches… ta meuf. »

Lary Kidd

Rappeur ascendant designer, le petit Laurent de Nazareth débarque en terre promise. En guise d’apôtre, on retrouve Shash’U derrière les platines. Ne se faisant pas prier, Lary commence avec son verse d’Ondulations, question de se remémorer l’époque LLA. S’autoproclamant meilleur rappeur au Québec et mentionnant qu’il est sous-estimé, il lance également des fleurs à son prédécesseur, Obia. Parlant de botanique, ses percutantes Fleurs bleues marquent un set où les problèmes sonores et visuels ne font pas bon ménage. Le montréalais termine en criant (littéralement) « Petit Jésus » avant de lancer le micro au sol et de quitter sans dire un mot.

FouKi

La palme du rap québ en cette soirée exclusive est décernée à FouKi, Vendou et QuietMike. La délégation du plateau Hess fait vibrer la salle même si 80 % de celle-ci ne comprend que dalle aux paroles. Combinaison sans faille entre justesse, fluidité et intensité, FouKi décide de prolonger l’été avec ses morceaux KanKan et ZayBaé. Il s’agissait de mon troisième show de FouKi, et c’est la première fois qu’un MC l’accompagnait. La formule avec son patnais de la Fourmilière est un franc succès. Vendou complète les verses à merveille, et l’intégralité de Gentil Gang est plutôt chouette de vive voix. Visiblement connu outremer, l’hymne à la joie urbaine Gayé conclut une performance haute en couleur!

Malheureusement ou heureusement, la salle s’est complètement vidée suite à la prestation de FouKi.

Rymz

« On va avoir un show privé! », lance Rymz, inatteignable.

Rémi Daoust en a vu d’autres, comme on dit. Après minuit sans mille soleils, le « petit sauvage » de grande stature entame sa perfo avec agressivité sur GTA. Avec une volonté de grimper partout, il poursuit sur la même veine avec Fauves, dernier morceau clippé de sa discographie. Qu’on aime ou qu’on n’aime pas, Rymz est une bête, pour ne pas dire un sauvage de la scène. Il y a fort à parier qu’il a fait de nouveaux adeptes français en cette fin de soirée.

P.S. Désolé encore pour les moments où je criais LIMOILOU! comme un ivrogne…

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