Phoque OFF : 20 février 2019

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OK. On est fatigués. On a couru comme des poules pas de tête pendant quatre jours. À un point tel qu’on s’est permis une petite journée de congé (ben le boss s’est permis une petite journée de congé) avant de publier notre dernier compte rendu de cet événement qui a grandi très vite, mais dont l’organisation a été impeccable (du moins, de notre point de vue extérieur). On inviterait même la gang du Phoque OFF à conseiller certains organisateurs de festivals (*tousse*dans le 450*tousse*)… gérer la croissance, c’est pas une job facile!

On va vous présenter un petit bilan ce week-end ou au début de la semaine prochaine, mais pour le moment, on fait le tour de cette dernière journée un peu folle…

5@7 au District Saint-Joseph

Frédérique est allée voir des vieux routiers (Stefie Shock, Alfa Rococo, Sabrina Sabotage – qui n’est pas aussi nouvelle qu’on pourrait le penser, elle a quand même fait partie d’Orange Orange!). Une belle mise en bouche pop-rock pour ceux qui n’étaient pas déjà à L’Ampli à faire la fête!

5@9 Messe Basse / lepointdevente.com – L’Ampli de Québec

OK, cet événement est davantage un cocktail de réseautage (où on fait tout pour délier les langues grâce à beaucoup de houblon… et les fabuleux grilled cheese de la Mama – je mérite un bon Dean Martin pour cette plogue), mais les organisateurs ont quand même convié cinq artistes/groupes à jouer devant nous. J’avais raté l’événement l’année dernière, mais cette fois, pas question que le boss ne soit pas là. On ne vous parlera pas à nouveau des prestations de Ghostly Kisses et de Caravane, qui nous ont grosso modo servi la même poutine que plus tôt dans la semaine, mais sachez qu’ils ont été fidèles à eux-mêmes : douceur aérienne chez Ghostly Kisses, gros rock fédérateur chez Caravane.

Jacobus

Jacobus (que vous connaissez également en tant que membre de Radio Radio) était de retour avec son rap gentil et rythmé en chiac. On vous avoue que sa proposition détonnait peut-être un peu par rapport aux autres qui étaient présentées plus tôt, mais y’a toujours quelque chose de le fun de voir le grand barbu acadien balancer ses textes aussi rythmés que ses beats. Pis y’avait pas moment plus approprié pour chanter Bros de brosse!

Mon Doux Saigneur

Des fois, je ne comprends pas le monde. Un gros six pieds sépare la scène du public. Le genre de pit photo rêvé pour un photographe, mais c’est un peu plate pour le groupe, surtout quand le groupe en question est une des coqueluches de la scène indé québécoise. Emerick St-Cyr Labbé et ses fidèles compagnons avaient pourtant offert une solide prestation coulée dans un country-rock d’une efficacité redoutable, qui a donné à votre humble serviteur une envie irrésistible de danser sa vie dans le grand espace qu’il avait à sa disposition. Que voulez-vous? Y’a des bands qu’on aime d’un amour inconditionnel, même quand on les voit dans un dépanneur, dans une épicerie ou dans un cinq à neuf bien arrosé.

Permettez-moi l’anglicisme : ‘Stie qu’ils sont tight.

The Blaze Velluto Collection

On ne s’éternisera pas longtemps non plus sur nos amis The Blaze Velluto Collection parce qu’on les voit très souvent pis qu’on les aime. Mais sachez que le septuor nous a fait chanter en choeur et danser (ben moi j’ai dansé) avec quelques-unes de leurs chansons les plus entraînantes de son excellent album Weatherman. (Jacques Boivin)

Fin de soirée à L’Anti

Crabe

 « Bienvenue dans le criss de monde dans lequel on vit! »

Sur ces nobles paroles, le duo crustacé commence sa vitrine d’Aquarium. Crabe est composé de deux « capotés » en Gabriel Lapierre (Batterie) et Mertin Höek (guitare,voix). Multipliant des samples qui n’ont pas de sens, le tandem maritime garroche un rock psychédélique assez costaud. En bon fruit de mer pince-sans-rire, Höek lance une multitude d’interventions lou-PHOQUE. Déconstruit tel un crabe des neiges dans ton assiette, la perfo de la paire montréalaise ne fait ni queue ni tête. D’une originalité déconcertante, on en demande un autre service, qui se dévore en plus de 25 minutes. Heureusement, les deux carapaces se rouvriront lors de leur passage aux Nuits Psychédéliques de Québéc le 4 avril prochain.

Mhedved

Oreilles sensibles s’abstenir, Medhved débarque à L’Anti. Fiers portes-étendards d’un black-metal hardcore exclusivement crié, les quatres brasseurs de cages se tapent des shooters sur scène avant de commencer leur prestation. Si le terme « Mhedved » signifie « celui qui aime le miel » en russe, le vocal et les mélodies du quatuor n’ont rien, mais là absolument rien de mielleux. Malgré tout, les hochements de têtes accélérés sont nombreux (le mien n’y fait pas exception) à travers la foule dissipée de l’Anti. De la belle visibilité pour une scène underground qui n’est pas suffisamment sous les projecteurs, à mon humble avis. Mention spéciale à Sons of Arrakis qui termineront la soirée sous les clics photographiques de notre collègue Nicolas Padovani.

Fin de soirée au Pantoum

Bon, Jacques a abandonné Frédérique toute seule au Pantoum, snobbant sa propre collaboratrice (la fort prometteuse Mélodie Spear qui s’est pas mal amusée, semble-t-il) et ses bons amis de Beat Sexü pour aller voir un parfait inconnu au District (à lire plus bas).

Mais voici les commentaires de Frédérique quand Jacques lui a demandé de résumer la vitrine. Ça ressemble pas mal à ce qu’on s’imaginait : « C’que je peux dire des shows c’est que Mélodie était ma foi ensoleillée même quand elle sort son punk pis quand elle chante des tounes tristes, pis que Beat Sexü on été obligés de faire un rappel même si le gars à la basse connaissait pas d’autre tounes que celles qu’ils ont jouées parce qu’il remplaçait le bassiste du band! Pis que Lucill c’était doux pour les oreilles malgré leur rock pis que c’est une de mes bien bonne découverte du Phoque Off! »

Voilà, c’est dit!

Fin de soirée au District Saint-Joseph

Je sors de l’Ampli et je marche rapidement vers le Pantoum. Je passe vite devant le District Saint-Joseph, question de ne pas être trop tenté d’arrêter parce qu’un de mes artistes québécois préférés y joue en solo. C’était sans compter sur la présence de Benoit Pinette (Tire le coyote) sur le trottoir, avec qui je discute quelques instants, ce qui lui est suffisant pour me planter une petite graine de doute supplémentaire dans mon cerveau. Je repars à la course. Rendu à La Nef, phoque it, je change d’idée, je rebrousse chemin et je me dirige illico vers le District. C’est pas vrai que je vais manquer un passage d’Antoine Corriveau à Québec. C’EST PAS VRAI! Mettons que Pinette riait un peu de moi à mon entrée au District Saint-Joseph.

Antoine Corriveau

Pas besoin de vous raconter mon histoire d’amour pour Antoine, je vous parle de lui sans arrêt depuis déjà cinq ans, ses deux derniers albums sont parmi mes préférés et son plus récent EP est une belle dose de lumière et de douceur. Seul à la guitare ou au piano, Antoine ne nous présente que des nouvelles chansons, dont quelques-unes tirées de Feu de forêt.

J’appuie sur Pause un instant. On est habitué aux Apéros FEQ où ça jase tout le temps, le District, c’est une place qui invite à placoter. Mais là, pour Antoine, pendant vingt minutes, j’ai eu l’impression d’être à la Librairie St-Jean-Baptiste. L’écoute était absolument magnifique. Et c’est parfait ainsi. Parce qu’Antoine, c’est pas un produit de divertissement qu’on fait jouer en arrière-plan. On a là des oeuvres d’art qu’on doit écouter activement pour apprécier tous les détails. MÊME QUAND IL EST TOUT SEUL. Alors merci à vous d’avoir écouté. Ça a permis à mon coeur de battre très fort. (Jacques Boivin)

Maïa

Ancienne membre de Ladies of the Canyon, Maïa (Davies) s’est récemment lancée dans un projet de pop franco qui pourrait en intéresser plus d’un parmi nos lecteurs. Bien assise sur son tabouret, Maïa nous entraîne dans une pop dansante qui contrastait beaucoup avec la musique pour la danse (collé collé) d’Antoine Corriveau. D’ailleurs, quelques spectateurs ne se sont pas fait prier pour se déhancher. Je vous avoue que ce genre de pop est un peu moins ma tasse de thé, mais si je demeure objectif, je dois avouer que c’est vachement bien ficelé. Et j’en ai profité pour me concentrer sur les textes : pour le genre, c’est mauditement bien écrit, les mots coulent de source et marquent le pas pour ses musiciens, qui ont également beaucoup de plaisir. (Jacques Boivin)

Laurence Castera

Je décide finalement de m’adoucir le conduit auditif, entamant ma déambulation pré-dodo sur la rue St-Jo. Je retrouve plusieurs visages familiers au District alors que Laurence Castera et sa nouvelle formation commencent leur vitrine nocturne. Dans la catégorie « passer du coq à l’âne », écouter Castera après Mhedved gagne certainement un prix. D’une propreté au fort potentiel radiophonique, le folk-rock liché propulsé par la voix semi-rauque de l’ex-participant de La Voix n’est pas sans rappeler les Louis-Jean Cormier et Patrice Michaud de ce monde. Somme toute, même si ce style me rejoint plus ou moins, je reconnais la qualité des musiciens de renom sur la scène du District. Après tout, Laurence est entouré de P-E Beaudoin, Cédric Martel et Simon Pedneault qui n’ont définitivement plus besoin de présentations. Une fin de soirée tout en douceur des plus logiques après avoir couru comme des poules pas de têtes depuis dimanche. (Gabriel Tremblay)

Bon, on va aller se reposer, maintenant!

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