Bombino (+ Dead Messengers) – Le D’Auteuil, 12 mars 2019

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Il commence à y avoir de plus en plus de shows intéressants (entendre « actuels ») au D’Auteuil, notamment grâce à nos amis de unïdsounds, qui y programment des trucs passablement champ gauche, comme dans le bon vieux temps du Cercle. La vedette de ce 12 février ferait partie de cette catégorie s’il n’était pas aussi bien établi : on avait la chance de voir le guitariste touareg Bombino entrer en transe avec sa bande d’excellents musiciens. Compte rendu d’une soirée qui a rocké pas mal pour un mardi soir…

Dead Messengers

La soirée a commencé avec la formation Dead Messengers (à ne pas confondre avec le groupe montréalais Dead Messenger, ni avec la bande de motards rimouskoise affiliée aux Hells). Difficile d’en savoir plus : y’a pas vraiment de bio (à part un petit texte laconique pour nous dire que le band est tout neuf et intense), et le premier album est prévu à un moment donné cette année.

En gros, c’est de la power pop vitaminée, avec quelques accents de psych çà et là. Du côté mélodique, rien à redire, c’est accrocheur à souhait, on se surprend à taper du pied assez vite. Du côté de la présence scénique, là aussi, la jeune formation est pleine d’énergie contagieuse et nous donne le goût de nous lever de nos sièges (bien que plusieurs soient restés assis… au moins, ils écoutaient!). Ce qu’on a moins apprécié, c’est le gallon de vernis qu’on a versé sur l’ensemble. Le groupe a tendance à un peu trop en mettre et à tout le temps jouer sur le 220. On aurait apprécié davantage de nuances. Mais bon, ça, c’est l’expérience qui rentre.

Prometteur.

Bombino

Si on se fie au nombre de personnes qui se sont déplacées un mardi soir pour entendre Bombino, on peut affirmer que le rockeur du désert a de nombreux fans à Québec. On le savait, on l’a vu à quelques reprises au Festival d’été devant des parterres enthousiastes, mais quand même, disons qu’on a été agréablement surpris par la réponse du public. Les plus motivés se sont d’ailleurs massés à l’avant, devant les tables (ssssssssssinbon pour vous autres, les assis), car ils savaient qu’il serait tout simplement impossible de rester impassible devant les maîtres du blues rock touareg.

Toujours aussi bien accompagné, Bombino nous a balancé ses mélodies dansantes une après l’autre avec l’aplomb dont on lui connaît. Cette musique-là, ça sent le sable, ça sent l’huile, et c’est pas long qu’on rejoint les musiciens dans leur transe intense (un certain Gabriel parlerait de vibration transe, mais bon…). Le rythme de chaque pièce est quand même assez linéaire, c’est assez facile à suivre, mais c’est une bonne chose… on ne va pas voir Bombino pour voir et entendre, on y va pour ressentir. Sentir l’injustice vécue, les espoirs d’un nomade qui mélange modernité et tradition pour unir le monde avec sa musique. On notera que je n’ai pas pris les titres en note (parce que j’parle pas touareg, entre autres), mais si vous aviez été là, vous auriez pu voir quelques-uns de mes pas de danse… (yeah, right). Disons qu’il y avait beaucoup de stock de Deran, son dernier album nommé aux Grammy. Et que ce stock-là se mélangeait bien aux chansons plus anciennes du répertoire du rockeur nigérien.

De quoi espérer qu’il repasse bientôt.

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